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Intensely Human, No 4: The Envoy of Mr Cogito
Edward Weston, Armco Steel, Ohio, 1922
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My operating rules and way of living. This is a m.o. (mo) page, or modus operandi page. It lists out the way I approach my life and the rules I apply to it to thrive. This is a living document and will be added to as more comes to mind, or as I develop new ones. It is mirrored at /mo. Feel free to make your own. Let me know if you do, and I'll list yours at the end of my mo page. Simplicity and defaults keeps things simple: stock apps, stock methods. Only specialize and customize if a need really can't be met. I stay away from almost every chain when it comes to purchasing something. I seek out locally-owned businesses or small niche businesses. Given the option between a small business and a tiny business, I opt for the tiny one. Even more so if it's owned or operated by BIPOC, immigrants, and/or queer folk. Scale and choice matters. I want people to be unafraid to start tiny businesses and to be encouraged to continue to do so. I do not buy from Amazon. I am not a hardcore minimalist, but operate like one. If something comes into my possession, it has to be necessary. If something comes into my possession, it should do more than one job. If something comes into my possession, it must do its primary job best. Most items should be thought of as tools: to enable me to do something. Items owned should be of the highest quality possible at a reasonable budgetary spend, but would likely be too much money than most would consider reasonable. I seek items that can be repaired whenever possible or have as long a life as feasible. Items should be grail items: it is the pinnacle of its kind, is timeless, and durable. Buy used: modern culture treats life as disposable. I rail against that and seek things that you will pass down to your grandchildren or similar. Walking is preferred, when possible. Take public transit when possible. Ride a bicycle. Drive less, and only drive when I must. I own a vehicle. It's used. It's now 17 years old. It's made by Toyota. It enables me to go very far, and into the backcountry. It is driven mostly for adventure. It is parked when in the city and at home. I will do my best to extend its lifespan and keep it running until it can no longer. I do not ingest highly processed foods. I eat whole foods as much as possible. I am restrictive in my diet, partly out of age and care for my body, but also because I have been diagnosed with SIBO and have nummular/discoid eczema (a rare form). I was able to come off long-term topical steroid use and keep my horrendous all-over eczema at bay because of adopting the AIP protocol. I will pay for high quality food. My body requires movement. I provide this to it through running (formerly decades of cycling), rock climbing, yoga, strength training, and general physical play. I am not an early adopter of technology. Most tech should be repairable, easily replaceable, or used until it reaches end-of-life. See item purchasing above. Phone is Airplane mode at night. I'd keep it in another room like others do, but I tend to wake up in the middle of the night and need music (downloaded) to listen to, to fall back asleep. Computers, modems, and wi-fi are powered down at night. I love Airpods because of my hearing loss and physically smaller left ear, but detest that they are ultimately disposable products. I am moving back towards wired headphones. I wear natural fibers on my body almost all of the time. I keep synthetic clothing to a minimum — typically limited to running shorts (lowest friction for my eczema) or for outdoor pursuits (rain shell, down jackets). I wear cotton and merino wool. With my eczema status, all plastic-and-oil based clothing feels creepy-tingly-gross on my skin. At an eatery: prioritize establishments that have reusable dinner- and silverware. Coffee shops: for here, please. Worst case scenario: paper or compostable containers. When possible, and remembered, I have a Snow Peak titanium spork on me to reduce utensil use when eating out at a fast casual or for food to-go. I love to cook. You don't need to, but you should be able to do some basic cooking so you can feed yourself. Pick up food takeout when possible and tip the restaurant versus using a delivery service which is already gouging you on pricing, and getting reamed on their cut of the profit. Pay them directly. Do your own groceries. Spend the time to get out in the world and community and talk and be amongst people. I do not pay for video streaming services, but am paying for a YouTube Premium subscription because creators and artists and filmmakers and nerds and enthusiasts have better and real stories to tell. Always take the stairs. Always walk the travelator. Visit this post on the web or Reply via email
À la recherche de l’attention perdue La messagerie instantanée et la politique Vous l’avez certainement vu passer : Un journaliste américain s’est fait inviter par erreur sur un chat Signal où des personnes très haut placées de l’administration américaine (y compris le vice-président) discutent de l’organisation top secrète d’une frappe militaire au Yémen le 15 mars. L’administration Trump envoie par erreur ses plans de guerre à un journaliste via Signal (next.ink) La raison de cette erreur est que le porte-parole de Trump, Brian Hughes, avait, durant la campagne électorale, reçu un email du journaliste en question pour demander des précisions sur un autre sujet. Brian Hughes avait alors copié/collé la totalité de l’email, incluant la signature contenant le numéro de téléphone du journaliste, dans un message instantané Apple iMessage à destination de Mike Waltz, qui allait devenir le conseiller à la sécurité de Trump. Recevant ce numéro par message de la part de Brian Hughes, Mike Waltz aurait ensuite sauvegardé ce numéro sous le nom de Brian Hughes. En voulant inviter plus tard Brian Hughes dans le chat Signal, Mike Waltz a par erreur invité le journaliste américain. Exclusive: how the Atlantic’s Jeffrey Goldberg got added to the White House Signal group chat (www.theguardian.com) Cette anecdote nous apprend plusieurs choses: Premièrement, Signal est devenu une réelle infrastructure critique de sécurité, y compris dans les cercles les plus hauts placés. Deuxièmement, les discussions de guerre ultra-stratégique ont désormais lieu… par chat. Pas difficile d’imaginer que chaque participant répond machinalement, poste un émoji entre deux réunions, lors d’une pause pipi. Et là se décident la vie et la mort du reste du monde : dans les toilettes et les réunions qui n’ont rien à voir ! L’erreur initiale provient du fait que Mike Waltz ne lit vraisemblablement pas ses emails (sinon, on lui aurait fait suivre l’email au lieu de l’envoyer par message) et que Brian Hughues est incapable de résumer efficacement un long texte (sinon il n’aurait pas collé l’intégralité du message). Non seulement Mike Waltz ne lit pas ses emails, mais on peut soupçonner qu’il ne lit pas les messages trop longs : il a quand même ajouté un numéro de téléphone qui se trouvait à la fin d’un message sans prendre le temps de lire et de comprendre ledit message. À sa décharge, il semblerait qu’il soit possible que ce soit "l’intelligence artificielle" de l’iPhone qui ait ajouté ce numéro automatiquement au contact. Je ne sais pas si cette fonctionnalité existe, mais le fait d’utiliser un téléphone qui peut décider automatiquement de changer le numéro de ses contacts est quand même assez effrayant. Et bien dans le genre d’Apple dont j’interprète les slogans marketing comme « achetez avec nos produits l’intelligence qui vous fait défaut, bande de crétins ! ». Crise politique attentionnelle et surveillance généralisée La crise attentionnelle est réelle : nous sommes de moins en moins capables de nous concentrer et nous votons pour des gens qui le sont encore moins ! Un ami ayant été embauché pour participer à une campagne électorale en Belgique m’a raconté avoir été abasourdi par l’addiction des politiciens les plus en vue aux réseaux sociaux. Ils sont en permanence rivés à leurs écrans à comptabiliser les likes et les partages de leurs publications et, quand ils reçoivent un dossier de plus de dix lignes, demandent un résumé ultra-succinct à leurs conseillers. Vos politiques ne comprennent rien à rien. Ils font semblant. Et désormais, ils demandent à ChatGPT qui a l’avantage de ne pas dormir, contrairement aux conseillers humains. Les fameuses intelligences artificielles qui, justement, sont peut-être coupables d’avoir ajouté le numéro à ce contact et d’avoir rédigé la politique fiscale de Trump. La fin d’un monde ? (ploum.net) Mais pourquoi utiliser Signal et pas une solution officielle qui empêcherait ce genre de fuite ? Officiellement, il n’y aurait pas d’alternative aussi facile. Mais je vois une raison non officielle très simple : les personnes haut placées ont désormais peur de leur propre infrastructure, car ils savent que tout est sauvegardé et peut-être utilisé contre eux lors d’une éventuelle enquête ou d’un procès, même des années plus tard. Trump a été élu la première fois en faisant campagne sur le fait qu’Hillary Clinton avait utilisé un serveur email personnel, ce qui lui permettait, selon Trump lui-même, d’échapper à la justice en ayant ses mails soustraits aux services de surveillance internes américains. Même ceux qui mettent en place le système de surveillance généralisé en ont peur. L’éducation à la compréhension La dernière leçon que je tire de cette anecdote c’est, encore une fois, celle de l’éducation : vous pouvez avoir l’infrastructure cryptographique la plus sécurisée, si vous êtes incompétent au point d’inviter n’importe qui dans votre chat, on ne peut rien faire pour vous. La plus grosse faille de sécurité est toujours entre la chaise et le clavier, la seule manière de sécuriser un système est de faire en sorte que l’utilisateur soit éduqué. Le meilleur exemple reste celui des voitures autonomes : nous sommes en train de mettre des générations entières dans des Tesla qui se conduisent toutes seules 99% du temps. Et lorsqu’un accident arrive, dans le 1% restant, nous demandons au conducteur : « Mais pourquoi tu n’as pas réagi comme un bon conducteur ? » Et la réponse est très simple : « Parce que je n’ai jamais conduit de ma vie, je ne sais pas ce que c’est conduire, je n’ai jamais appris à réagir quand le système ne fonctionne pas correctement ». Vous pensez que j’exagère ? Attendez… Se faire engager grâce à l’IA Eric Lu a reçu le CV d’un candidat très prometteur pour bosser dans sa startup. CV qui semblait fort optimisé en mots clés, mais qui était particulièrement pointu dans les technologies utilisées par Eric. Il a donc proposé au candidat une interview par vidéo. Au début, tout s’est très bien passé jusqu’à ce que le candidat commence à s’emmêler dans ses réponses. « Vous dites que le service d’envoi de SMS sur lequel vous avez bossé était saturé, mais vous décrivez le service comme étant utilisé par une classe de 30 personnes. Comment 30 SMS peuvent-ils saturer le service ? » … euh… « Pouvez-vous me dire quelle interface utilisateur vous avez mise en place avec ce que vous dites avoir implémenté ? » … euh, je ne me souviens plus… Eric comprend alors que le candidat baratine. Le CV a été généré par ChatGPT. Le candidat s’est préparé en simulant un entretien d’embauche avec ChatGPT et en étudiant par cœur ce qu’il devait répondre. Il panique dès qu’on sort de son script. What it's like to interview a software engineer preparing with AI (www.kapwing.com) Ce qui est particulièrement dommage, c’est que le candidat avait un profil vraiment adapté. S’il avait été honnête et franc au regard de son manque d’expérience, il aurait pu se faire engager comme junior et acquérir l’expérience souhaitée. S’il avait consacré son temps à lire des explications techniques sur les technologies concernées plutôt que d’utiliser ChatGPT, il aurait pu convaincre l’employeur de sa motivation, de sa curiosité. « Je ne connais pas encore grand-chose, mais je suis désireux d’apprendre ». Mais le plus triste dans tout cela, c’est qu’il a sincèrement pensé que ça pouvait fonctionner. Il a détruit sa réputation parce que ça ne lui a même pas traversé l’esprit que, quand bien même il aurait été engagé, il n’aurait pas tenu deux jours dans son boulot avant de passer pour un crétin. Il a été malhonnête parce qu’il était persuadé que c’était la bonne manière de fonctionner. Bref, il était un vrai Julius. Mon collègue Julius (ploum.net) Il a « appris à conduire une Tesla » en s’asseyant sur le siège et regardant celle-ci faire 100 fois le tour du quartier. Confiant, il est parti dans une autre ville et s’est pris le premier platane. Sauver une génération Les smartphones, l’IA, les monopoles publicitaires, les réseaux sociaux sont toutes les facettes d’un même problème : la volonté de rendre la technologie incompréhensible afin de nous asservir commercialement et de nous occuper l’esprit. J’ai écrit comment je pensais que nous devions agir pour éduquer la prochaine génération d’adultes : De l’utilisation des smartphones et des tablettes chez les adolescents (ploum.net) Mais c’est un point de vue de parent. C’est pour cela que je trouve très pertinente l’analyse de Thual qui, lui, est un jeune adulte à peine sorti de l’adolescence. Il peut parler de tout cela à la première personne. Adolescence et numérique : retour d'expérience (thual.eu) La grande leçon que j’en tire est que la génération qui nous suit est loin d’être perdue. Comme toutes les générations, elle est désireuse d’apprendre, de se battre. Nous devons avoir l’humilité de réaliser que ma génération s’est complètement plantée. Que nous détruisons tout, que nous sommes des fascistes addicts à Facebook et Candy Crush qui roulons en SUV. Nous n’avons pas de leçons à leur donner. Nous avons le devoir de les aider, de nous mettre à leur service en désactivant le pilote automatique et en brûlant les slides PowerPoint dont nous sommes si fiers. Je suis Ploum et je viens de publier Bikepunk, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, achetez mes livres (si possible chez votre libraire) ! Recevez directement par mail mes écrits en français et en anglais. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser mon flux RSS francophone ou le flux RSS complet.
On Sunday, a friend and I, after lunch at a favorite Mexican restaurant, visited Kaboom Books here in Houston. He left with a stack of books. I found one: Adelaide Crapsey: On the Life and Work of an American Master (Pleiades Press and Gulf Coast, 2018). I know her thanks only to Yvor Winters, who championed her work and rightly called her “a minor poet of great distinction.” Crapsey (1878-1914) reminds us that reputation is fleeting and uncertain. Only dedicated readers keep a writer alive. Without the occasional reader, Crapsey would be doubly dead. She devised a homegrown poetic form, the American cinquain, much influenced by traditional Japanese verse, and reminiscent of the work of her contemporaries, the early Imagists. The editors, Jenny Molberg and Christian Bancroft, bring together a selection of Crapsey’s poems, excerpts from her study of metrics, letters and five essays by academics. Most of her poems are graceful and brief, feather-like in their delicacy yet often concluding with a sort of stinger at the end. Take “Triad”: “These be Three silent things: The falling snow . . . the hour Before the dawn . . . the mouth of one Just dead.” For Crapsey, who was ill for much of her life and died from tuberculosis at age thirty-six, death is a recurrent theme, as in “The Lonely Death”: “In the cold I will rise, I will bathe In waters of ice; myself Will shiver, and shrive myself, Alone in the dawn, and anoint Forehead and feet and hands; I will shutter the windows from light, I will place in their sockets the four Tall candles and set them a-flame In the grey of the dawn; and myself Will lay myself straight in my bed, And draw the sheet under my chin.” During her lifetime, Crapsey edited only one volume of her work, Verse, published in 1915, shortly after her death. Her range of subjects is narrow – death, dying, illness -- and family difficulties limited her growth as a poet. Yvor Winters, who survived tuberculosis, as did his wife Janet Lewis, wrote of Crapsey: “[T]he only known cure, and this was known to only a few physicians, was absolute rest, often immobilized rest. The disease filled the body with a fatigue so heavy that it was an acute pain, pervasive and poisonous.” We see Crapsey’s resistance to “immobilized rest” in her poem “To the Dead in the Graveyard Underneath My Window”: “Why are you there in your straight row on row Where I must ever see you from my bed That in your mere dumb presence iterate The text so weary in my ears: ‘Lie still And rest; be patient and lie still and rest.’ I’ll not be patient! I will not lie still!” Effective antibiotic treatment of tuberculosis wouldn’t become available until the nineteen-forties. A reader resists it, but there’s a pervasive sadness about Crapsey’s work, coupled with courage. It’s similar, though at a different level of accomplishment, to the what we experience when reading Keats and Chekhov. Tuberculosis killed both, at ages twenty-five and forty-four, respectively. “To the Dead . . .” concludes: “And in ironic quietude who is The despot of our days and lord of dust Needs but, scarce heeding, wait to drop Grim casual comment on rebellion's end; ‘Yes, yes . . . Wilful and petulant but now As dead and quiet as the others are.’ And this each body and ghost of you hath heard That in your graves do therefore lie so still.”